16/04/2024

Des conquêtes impériales, l’indépendance de la Belgique et la mort (1815-1838)

L’opposant à Napoléon

Talleyrand prend de la distance avec l’empereur comme s’il s’estime délié de ses engagements à servir un homme toujours tourné vers de nouvelles conquêtes militaires et si peu soucieux de paix et prenant toujours seul ses décisions. Cette attitude se concrétise en septembre octobre 1808; à Erfurt Talleyrand pousse en secret le Tsar Alexandre Ier à se dérober aux accords que lui proposait Napoléon. L’entrevue fut un échec mais on ne peut dire que l’influence de la « trahison « de Talleyrand fut déterminante dans cette affaire; Alexandre Ier n’avait de toute façon pas l’intention de s’engager dans une alliance avec la France qui l’aurait isolé du reste de l’Europe et aurait même pu lui causer des difficultés au sein de son propre pays.

Talleyrand, pour prix de ses services, demande au Tsar d’intervenir auprès de la Duchesse Anna-Dorothéa de Courlande pour solliciter la main de sa quatrième fille, Dorothée, qui a seize ans, en faveur du comte Edmond de Périgord, son neveu. Au cours de la seconde quinzaine d’octobre 1808, le Tsar se rend au château de Löbichau en Saxe près d’Altenburg où cette richissime duchesse tient cour recevant tous les grands noms de l’Europe et obtient ce que souhaite Talleyrand. Le mariage fut célébré, le 22 avril 1809, à Francfort-sur-le-Main.

En janvier 1809, ayant envisagé avec Fouché la disparition de l’empereur, Talleyrand est l’objet de cette fameuse scène où Napoléon, revenu en catastrophe d’Espagne, lui exprime son mépris et l’accuse de trahison. Talleyrand tombe en disgrâce. Faisant la différence entre le service de la France et celui de l’Empire, il offre ses services à la Russie et l’Autriche.

Commence alors le temps des revers des guerres napoléoniennes, la situation militaire de l »empire, bien qu’apparemment encore brillante, se dégrade progressivement avec l’interminable guerre d’Espagne et sous les coups de boutoir de l’implacable hostilité de la Grande Bretagne.

Durant l’hiver 1812, la campagne de la Grande Armée en Russie tourne à la catastrophe. Du 16 au 19 octobre 1813, l’armée de Napoléon perd la bataille de Leipzig. Dès lors les événements annonçant la fin de l’empire se précipitent. En novembre 1813, l’empereur insiste auprès de Talleyrand pour que ce dernier reprenne le ministère des Relations extérieures; en vain. Le 11 décembre 1813, le roi d’Espagne Ferdinand VII retrouve la liberté et quitte Valençay.

Après des atermoiements diplomatiques, l’Autriche, en la personne de M. de Metternich choisit de se joindre à la coalition des Alliés. Face à l’immense armée de la quadruple alliance, dont la cohésion est solidement tenue par Lord Castlereagh grâce aux subsides de l’Angleterre, Napoléon perd pied ; la ligne de l’Elbe est enfoncéee à la fin de 1813 puis celle du Rhin  cède. Malgré de nombreuses victoires sur le sol français, l’Empereur ne peut empêcher les Alliés d’entrer dans Paris qui capitule le 31 mars 1814

Talleyrand a fait quitter la capitale à l’impératrice et, lui, se débrouille pour y rester. Le Tsar Alexandre s’installe chez lui, 2 rue Saint-Florentin, où toute l’Europe accourt pour courtiser le Tsar Alexandre et Talleyrand, les deux maîtres du moment. Le 1er avril 1814, Talleyrand est élu président du Gouvernement provisoire par le Sénat. Le 2 avril 1814, à son instigation, le Sénat prononce la déchéance de Napoléon. Le 23 avril, la signature de l’armistice ramène la France à ses frontières de 1792.

La restauration, un court passage pour solder les conquêtes impériales

Après de longues hésitations et sous l’influence des milieux royalistes Talleyrand se persuade et réussit à persuader le Tsar Alexandre que le retour des Bourbon apparaît comme la seule solution pour éviter à la France une période d’instabilité. De fait, il n’y eut eu aucune période de flottement dans la passation des pouvoirs et ses bonnes relations avec le Tsar Alexandre permirent à la France d’éviter l’humiliation et les misères d’une occupation militaire large et prolongée du territoire national.
Talleyrand, en quelques jours, prépare un projet de constitution qu’il présente à Louis XVIII. Celui-ci l’accepte, non sans hésitation, mais transforme la constitution que Talleyrand voulait lui imposer en « charte octroyée »,  tout en en maintenant les dispositions essentielles.
Le 3 mai 1814, entrée du roi Louis XVIII à Paris. Le 13 mai 1814, Talleyrand,  prince de Bénévent, est nommé ministre des Affaires étrangères. Le 30 mai 1814, il signe le Traité de paix entre le Roi et les puissances alliées.

Dorothée duchesse de Dino, duchesse de Sagan

Dorothée de Courlande est mariée, à 16 ans, au comte Edmond de Périgord, le 22 avril 1809, à Francfort-sur-le-Main. Après son mariage, elle vient habiter à Paris, chez Talleyrand, 2 rue Saint Florentin, accompagnée de  sa mère la duchesse Anna Dorothea de Courlande. Talleyrand gardera une grande affection pour la duchesse de Courlande, jusqu’à la mort de celle-ci en 1821 mais émerveillé par la jeunesse et la grâce de sa fille Dorothée et désireux d’utiliser ses qualités d’aristocrate cosmopolite, il l’emmène avec lui au congrès de Vienne. A 21 ans, celle-ci est une des reines du Congrès de Vienne avec ses deux sœurs; elle contribue par son esprit et sa personnalité au succès des réceptions de son oncle.

Après le Congrès, Talleyrand tombant sous le charme de sa nièce et espérant la retenir près de lui achète pour elle, le 31 janvier 1818, le château de Bouges à peu de distance de Valençay. Elle n’habita pas dans ce très joli petit château. Déjà délaissée par son mari, et après quelques vicissitudes et divers ennuis de cœur, elle vient définitivement habiter chez son oncle rue saint Florentin et à Valençay. Dès lors, elle se comporte en maîtresse de la maison d’un homme qui recevait avec magnificence tous les personnages de son époque.

Le 30 avril 1828, la duchesse  de Dino achète le château de Rochecotte, près de Langeais, en Touraine. Elle continue à assister son oncle pour qui elle est aussi une confidente et une conseillère jusqu’à sa mort en 1838 et obtient de lui qu’il se réconcilie avec l’Eglise. Après quelques années passées entre Paris et Berlin, elle part en 1844 pour son duché de Sagan en Silésie où elle règne en souveraine jusqu’à sa mort en 1862. Curieux destin franco-allemand que celui de cette princesse de Courlande que rien ne destinait à fonder une lignée française.

Le Congrès de Vienne

Le 10 septembre 1814, Le roi Louis XVIII donne ses  « Instructions pour les ambassadeurs du Roi au Congrès». Le 1er novembre 1814, début officiel du Congrès de Vienne, la  France est représentée par Talleyrand qui est arrivé à Vienne le 23 septembre accompagné de sa nièce, Dorothée, comtesse de Périgord. Il s’installe au Palais Kaunitz.

La France est invitée au Congrès de Vienne pour se voir communiquer les décisions que les Alliés avaient déjà prises. Pendant un an, Vienne devient le centre de la diplomatie européenne. Les trois filles de la duchesse de Sagan : Dorothée, Wilhelmine de Sagan, et Pauline de Hohenzollern sont les reines du congrès qui s’amuse, danse mais travaille aussi; les différentes rubriques de l’article de Robert Ouvrard « Le Congrès de Vienne«  présentent en particulier, les enjeux, les protagonistes et les résultats du congrès

Très rapidement Talleyrand redresse la situation grâce à sa diplomatie et grâce aussi à ses réceptions somptueuses dont le mérite revient pour une grande part à Carème. Les personnages les plus importants acceptent avec empressement ses invitations. On y parle politique, théâtre, musique et même fromage! Talleyrand s’assied avec naturel et aisance à la grande table des négociations parmi les Alliés et prend la posture d’interlocuteur égal aux autres. Face à la convoitise des alliés il oppose les trois principes classiques de la diplomatie européenne : droit public,légitimité et équilibre et aussi représentation des petits pays. Par ses intrigues et son habileté manœuvrière, il ne tarde pas à diviser les alliés et couronne son action en concluant une alliance avec l’Autriche et l’Angleterre, et en limitant  les exigences de la Prusse et de la Russie.
Le 5 mars 1815, est reçue à Vienne la nouvelle du retour en France de Napoléon.
Le 13 mars 1815, le prince de Talleyrand signe la Déclaration des puissances assemblées au Congrès de Vienne contre Napoléon mais ses succès diplomatiques sont en grande partie ruinés par l’épisode des Cent Jours qui ramène temporairement Napoléon I er au pouvoir. Le 9 juin 1815, le prince de Talleyrand appose sa signature au bas des 121 articles de l’Acte final du Congrès de Vienne.
Le 18 juin 1815, défaite de Waterloo. Le 23 juin 1815, à Roye, pendant le retour du roi de Gand vers Paris, Talleyrand  présente à Louis XVII son Rapport fait au Roi.
Le 9 juillet 1815, le prince de Talleyrand, pair de France, est nommé président du conseil des ministres et secrétaire d’Etat au département des Affaires étrangères. Le 24 septembre 1815, il démissionne, expliquant ce geste dans ses Mémoires par son refus de signer le nouveau traité imposé par les Alliés après Waterloo, beaucoup plus dur que celui qu’il avait signé précédemment. En réalité, en but à l’hostilité des Ultras de la « Chambre introuvable » il est poussé à la démission au grand soulagement de Louis XVIII. Son gouvernement n’avait duré que deux mois et demi.

En retrait mais à la manœuvre

Grand chambellan et membre de la Chambre des Pairs, Talleyrand ne joue plus aucun rôle politique, il est honni par les libéraux comme les Ultras, chacun ayant motif à lui faire des reproches. Lui-même, fidèle à ses convictions, manifeste parfois avec éclat son hostilité aux gouvernements en place. Son opposition sous Charles X l’amènera à nouer des relations avec Royer-Collard président de la Chambre et chef de l’opposition parlementaire, son voisin de campagne à Châteauvieux, avec lequel il échange régulièrement un courrier amical et  noue des relations durables. Le jeune Thiers, chef de l’opposition libérale, est aussi reçu à Valençay avec femme et belle-mère.
Il passe alors une partie importante de son temps à Valençay dans son château qu’il retrouve le 27 avril 1816, pour la première fois depuis 1808. C’est à Valençay et à Rochecotte, chez sa nièce, qu’est décidé le lancement, sous la direction de Thiers, du journal «  Le National ».
Charles X qui veut passer outre les succès électoraux de l’opposition libérale, promulgue, le 25 juillet 1830, les Quatre Ordonnances. Les 27, 28 et 29 juillet, Paris se couvre de barricades. D’après le comte de Saint Aulaire, dans son livre  «Talleyrand »,  le 29 juillet quand la victoire des insurgés est certaine, Talleyrand envoie « un messager au duc d’Orléans chargé de lui dire qu’il n’a pas un instant à perdre, qu’il doit se rendre immédiatement à Paris pour se mettre à la tête du mouvement. Le duc d’Orléans se conforme à cet avis ; il s’installe au Palais-Royal et accepte le titre de lieutenant général. Quand il est invité à se rendre à l’hôtel de Ville, il hésite, fait consulter Talleyrand qui répond « qu’il accepte »», il apparaît au balcon, drapeau tricolore en mains et, sous les acclamations de la foule, devient «Le roi des Français ».

Le casse tête de l’indépendance de la Belgique

L’avènement de Louis-Philippe, dû à un mouvement insurrectionnel, inquiète les cours européennes  qui craignent la remise en cause de l’équilibre ancien restauré au Congrès de Vienne. Leur crainte est d’autant plus justifiée qu’aussitôt connue la victoire de l’insurrection à Paris, Bruxelles se soulève à son tour contre le roi des Pays-Bas. Très rapidement le mouvement gagne en ampleur, la garnison hollandaise quitte la ville; la Belgique, partie Sud du royaume, proclame son indépendance en octobre 1830 et un gouvernement provisoire est constitué.

Un embrasement  au niveau européen est à craindre, les  Alliés ne pouvant admettre une telle remise en cause des accords conclus à Vienne, aggravée par le fait que la Belgique indépendante se tourne naturellement vers la France qui vient de donner le pouvoir à un roi suspecté par les souverains de la Sainte Alliance.

Louis-Philippe sentant le danger et voulant éviter à tout prix une nouvelle coalition contre la France veut jouer l’apaisement et c’est tout naturellement qu’il se tourne vers Talleyrand  pour le représenter à la conférence de Londres. Talleyrand, âgé de 76 ans, accepte et le 6 septembre 1830, est nommé par le roi Louis-Philippe, ambassadeur extraordinaire à Londres. Il est l’homme de la situation, sa nomination est bien perçue non seulement à Londres mais aussi dans les autres Cours européennes.

Talleyrand s’accorde avec le duc de Wellington pour exclure tout recours à la force ce qui aboutit, par le fait même, à la reconnaissance du fait accompli. Le 4 novembre 1830, la Conférence de Londres, qui regroupe l’Angleterre, l’Autriche, la France, la Prusse, la Russie et les Pays-Bas, se saisit du problème belge et impose le jour même un armistice aux Belges et aux Hollandais. Le 20 décembre, l’indépendance de la Belgique est reconnue et le 20 janvier 1831, la conférence proclame la neutralité et l’inviolabilité perpétuelle de la Belgique.

Des problèmes difficiles, comme les limites du nouvel état, une intervention militaire hollandaise en août 1831, repoussée par les belges avec l’aide de l’armé françaiseet et le choix du monarque sont réglés  et le 15 novembre 1831, a lieu la signature du traité reconnaissant officiellement l’indépendance et la neutralité de la Belgique, par la France, l’Autriche, l’Angleterre, la Prusse et la Russie.

Tout semblait terminé quand le roi de Hollande dénonce l’armistice et ,repartant une nouvelle fois à l’attaque, bombarde et occupe la place d’Anvers qui capitule le 23 décembre 1832. En accord avec l’Angleterre dont la flotte bloque les côtes, une troupe française intervient, à nouveau, en Belgique et met fin à l’incursion hollandaise. L’affaire est enfin terminée.

La France et l’Angleterre en agissant conjointement en toute confiance ont jeté les bases d’une étroite coopération qui allait devenir « l’Entente Cordiale ».

Talleyrand  ne tira à l’époque, guère de bénéfice de ses efforts en faveur d’un règlement pacifique de cette grave crise, on les accusa d’avoir cédé à l’Angleterre. En Belgique où le sentiment d’une indépendance nouvellement acquise ne prêtait guère au compromis, Talleyrand, plus que l’Angleterre, dut supporter temporairement l’impopularité des restrictions apportées aux désirs territoriaux nationaux.

La retraite et la mort

Le 13 novembre 1834, de Valençay, le prince de Talleyrand envoie sa lettre de démission d’ambassadeur extraordinaire à Londres. Mme Dorothée de Dino et Royer-Collard aident à sa rédaction. Talleyrand  partage désormais son temps entre son hôtel de la rue Saint Florentin, son château de Valençay, Rochecotte chez sa nièce la duchesse de Dino et son annuelle cure thermale.

Le 9 décembre 1835, mort à Paris de Mme de Talleyrand. Sa sépulture au cimetière de Montparnasse, bien que parfaitement identifiée et localisée, ne porte aucun signe extérieur visible en permettant la reconnaissance.

Le 18 février 1838, sur injonction de Mgr de Quelen, archevêque de Paris, l’abbé Dupanloup est conduit à rendre visite au prince de Talleyrand, gravement malade, qui  entreprend alors son ultime négociation mais avec l’Eglise cette fois. Le pape  exige une rétractation publique de l’ancien évêque, les tractations vont durer de longues semaines : la « conversion » de Talleyrand est en marche.
Le 3 mars 1838, le prince de Talleyrand, prononce sans lunettes, à l’Académie des Sciences morales et politiques, l’Eloge du comte Reinhard, son collègue diplomate.
Le 12 mai 1838, l’état de santé du prince de Talleyrand, déjà préoccupant, s’aggrave. Le 17 mai 1838, à 6 heures du matin, Charles-Maurice, prince de Talleyrand, signe, ce que l’on a l’habitude d’appeler sa déclaration de rétractation et sa lettre au Pape Grégoire XVI , mais on peut considérer à bon droit qu’il ne s’est pas rétracté. Il reçoit l’extrême onction; vers 8 heures du matin, le roi Louis-Philippe accompagné de Mme Adélaïde, sa soeur, rend visite au prince de Talleyrand, à l’article de la mort. A 3 heures 35 de l’après-midi, le prince de Talleyrand s’éteint à l’âge de 84 ans.

Les restes de Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, prince de Talleyrand qui reposaient depuis son inhumation à Valençay, le 5 septembre 1838, dans la crypte familiale ont été remontés le samedi 22 mai 2010 dans la chapelle Notre Dame elle-même ; de l’ombre à la lumière !

Epilogue

Talleyrand né au « Siècle des Lumières » a traversé la période révolutionnaire pour venir mourir avec l’avènement de la bourgeoisie d’affaires triomphante ; au cours de sa longue vie, la France est passée de l’Ancien Régime aux prémices de la révolution industrielle.

Servant des régimes qu’il n’hésitait pas à abandonner quand le vent de l’Histoire les faisait  tournoyer, celui que l’on a affublé du nom de « girouette » est constamment resté fidèle à ses convictions et à ses certitudes, c’est le vent de l’Histoire qui tournoyait, pas lui, l’homme aux idées immuables sous des apparences changeantes. Il vécut, en effet, ces changements de structures politiques sans céder un pouce de sa liberté mais au prix bien souvent de compromissions, voire de reniements. Ce n’est donc pas étonnant que  « le diable boiteux » ait été vilipendé tout au long du XIX ème siècle tant son attitude et son personnage heurtaient le conformisme de l’époque. En revanche, la Comtesse de Boigne, qui a suivi de près la vie publique de Talleyrand depuis la chute de l’Empire, fait preuve dans ses Mémoires d’une lucidité voire d’une compréhension peu courante à cette époque.

Le regard porté sur lui, de nos jours, ne s’attarde plus à déchiffrer l’homme privé, ses mœurs, ses prévarications et ses dépravations mais s’attache  à mieux cerner ses idées politiques qui malheureusement, dans l’époque agitée où il a vécu, n’avaient guère de chance de prévaloir : la paix sur la guerre, la diplomatie sur la violence et l’assentiment d’un peuple sur le droit divin ou sur la dictature. Cependant il a vu, avant de mourir, le début  de la réalisation de ses espérances politiques en poussant au trône Louis-Philippe, « le roi des Français », qui met fin à la longue lignée des rois de droit divin.

Talleyrand doit être considéré comme ayant eu une vision politique européenne dans la mesure où il pensait que l’équilibre au sein de l’Europe ne pouvait être obtenu que par l’organisation de relations  aussi harmonieuses que possible entre états légitimes. Dans ses idées la conquête de territoires  n’avait pas un intérêt en soi et était inconciliable avec la liberté des peuples et des nations. Sa politique, tout au long de sa vie, fut de maintenir cette stabilité dans les relations entre les états, condition nécessaire à une paix durable en  Europe, cette politique s’oppose frontalement à la politique centralisatrice et jacobine de l’empereur Napoléon. C’est dans cet esprit qu’il participe activement au règlement pacifique de la crise soulevée par l’insurrection de la Belgique.

Personnage hors du commun, Talleyrand a fait l’objet d’une considérable bibliographie, d’un important colloque international en 2004, de pièces de théâtre, de films, d’expositions, de voyages et même de poème et de timbres. Il a écrit des Mémoires (voir Gallica), qui furent publiées en 1891-1892;

Comme Talleyrand  le souhaitait, il exerce, encore aujourd’hui, une fascination qui ne se dément pas sur tous ceux qui l’approchent, puisque l’on hésite pas à trouver dans sa vie et son action une similitude avec Churchill.

Laisser un commentaire