Si tout le monde est insatisfait, le Congrès a fait du bon travail. (Talleyrand)
Les signatures, assortis des sceaux respectifs, apparaissent dans l'ordre alphabétique des noms de pays, en français. On trouve donc, successivement,
les représentants de l'Autriche (Metternich, Wessenberg), de
la France (Talleyrand, Dalberg, Noailles), de l'Angleterre (Clancarty,
Cathcart, Stewart), du Portugal (Palmella, Saldanha da Gama, Lobo da
Silveira), de la Prusse (Hardenberg, Humbolt), de la Russie (Rasumovsky,
Stakelberg, Nesselrode), enfin de la Suède (Löwenjelhm)
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Les résultats
Le 9 juin 1915 (neuf jours avant Waterloo), le Congrès de Vienne arrive à son terme. Les but vers lesquels il tendait, à savoir
se préserver d'éventuelles nouvelles entreprises de la France, en créant un ensemble d'États indépendants secondaires, l'entourant à la manière d'un "cordon sanitaire"
la Russie gagne, par le quatrième partage de la Pologne ce que l'on a appelé la Pologne du Congrès (incluant la capitale Varsovie), qui se voit dotée d'une Constitution, et devient par là même une puissance continentale (articles 1 à 14). Elle garde la Finlande (prise aux suédois en 1809) et la Bessarabie (prise aux turcs en 1812) l'Autriche (articles 93 à 95) renonce à ses possessions des Pays-Bas (la Belgique), mais obtient en échange la Galicie, le Milanais et la Vénétie (qui vont former le royaume lombardo-vénitien), ainsi que le Tyrol et la province de Salzbourg; la Prusse reçoit la plus grande partie de la Saxe, ainsi que les provinces rhénanes et la Westphalie, et la Poméranie suédoise.(articles 15 à 25) la France, quant à elle, reste dans ses frontières de 1792 (ce sera précisé dans le traité de Paris du 20 novembre 1815).
reconstitution de la Confédération Helvétique (agrandie des cantons de Genève, Neuchâtel, Bâle, Valais), et dont les grandes puissances garantissent la neutralité (articles 74 à 92) le royaume de Piémont-Sardaigne retrouve Nice et la Sardaigne, acquiert Gênes et la Ligurie. Les articles 53 à 64 qui traite de la Confédération sont en fait les articles 1 à 11 de l'acte fondateur (annexé en original et dans une traduction française), fixant les Conditions Générales, ce qui donne, ipso facto, la garantie des puissances signataires (cet acte fondateur sera en vigueur jusqu'en 1866) Quant à l'Italie, enfin, elle reste divisée en sept États souverains. Mais l'influence de la cour de Vienne y est prépondérante, soit qu'un prince de Habsbourg y règne (Toscane, Modène, Parme), soit l'Autriche y soit un garant de la souveraineté (États Pontificaux, Naples). Ajoutons que les articles 108 à 117 traitent de sujets relatifs aux droit des peuples, comme par exemple la libre circulation des bateaux sur les fleuves traversant plusieurs États, mais aussi l'abolition de l'esclavage. À cet acte final sont ajoutés différents traités, conventions, etc., qui sont considérés comme en faisant partie intégrante, 1. Le traité entre la Russie et
l'Autriche, du 21 avril (3 mai) 1815; 15. La déclaration des Puissances
sur l'abolition de la traite des nègres, du 8 février
1815; Il est intéressant de noter que c'est Talleyrand qui fut à l'origine de ce dernier "Règlement de Vienne (19 mars 1815)", qui, complété par les décisions du congrès d'Aix-la-Chapelle (1818) sera en vigueur...jusqu'en 1961 ! |