Talleyrand et Churchill, des hommes d'état jumeaux
Prof. Johan Lybeck
Si Sir Winston Churchill (1874-1965) fut l’homme d’état dominant pendant le 20ème siècle, son équivalent cent ans plus tôt était certainement Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord (1754-1838), principalement connu comme Ministre des Affaires Étrangères de longue durée pendant le Directoire, le Consulat et l’Empire et comme la personnalité dominante au Congrès de Vienne 1814-1815.
Il y a un grand nombre de similarités intrigantes entre Talleyrand et Churchill. Ces similarités concernent surtout leur profil psychologique et leur carrière.
L’origine aristocratique des deux hommes représentait une grande source de fierté pour l’un comme pour l’autre. Churchill était le petit-fils du duc de Marlborough et son refus de devenir duc de Londres après la Seconde Guerre Mondiale dérivait d’un désir de conserver le nom de famille Churchill. La fierté de ses origines familiales le conduisait par ailleurs à écrire des livres sur son fameux ancêtre, le premier duc, John Churchill, ainsi que sur son propre père, Lord Randolph Churchill. Talleyrand était le descendant des comtes de Périgord et des ducs de Mortemart. Ce n’est qu’avec une grande aversion qu’il a utilisé le titre duc de Bénévent qui lui avait été donné par Napoléon, mais il a par contre apprécié de devenir, grâce à Louis XVIII, le premier prince et duc de Talleyrand.
Tous les deux devinrent des grands hommes d’Etat du fait de leurs talents mais aussi grâce au soutien de leurs familles distinguées. Ils ont atteint des hautes positions dans la société très tôt dans la vie mais il leur a fallu attendre longtemps pour prendre le pouvoir. Churchill avait seulement une trentaine d’années quand il est devenu ministre mais il avait 65 ans quand il a finalement été nommé premier ministre en 1940. A l’âge de 30 ans, Talleyrand occupait l’équivalent d’une position ministérielle lorsqu’il fut agent général du clergé avec le droit de participer dans les conseils d’état du roi mais il avait 60 ans quand il est devenu premier ministre après la chute de Napoléon en 1814. Ils étaient tous deux des orateurs brillants mais ils sont surtout connus pour leur esprit, leur faculté de trouver le bon mot et leur repartie mordante. Leurs commentaires sarcastiques sur leurs contemporains ont rempli de nombreux livres.[1]
Le regard qu’ils portaient sur leur enfance et leur adolescence est aussi d’un parallélisme remarquable.[2] Ils se pensaient abandonnés par leurs parents, malgré le soutien considérable qu’ils en ont reçu pour avancer dans la vie. L’amour parental a beaucoup manqué au jeune Talleyrand mais il l’a retrouvé chez son arrière grand-mère, Marie-Françoise de Rochechouart, princesse de Chalais, et les années heureuses dans son château de Chalais dans le Périgord. Churchill fut abandonné par son père en raison de sa carrière politique, courte mais trépidante, et par sa mère absorbée dans sa vie sociale et ses affaires d’amour. Les lettres écrites à sa mère dans lesquelles il lui implore de le visiter dans son école sont touchantes mais elle n’est presque jamais venue. C’est auprès de sa nourrice adorée, Mme Everest (qu’il surnommait« Woom ») qu’il retrouvât sécurité dans la vie.
Quant à Talleyrand, bien qu’il en fasse une description différente dans ses Mémoires, c’était exclusivement par le soutien de sa famille et la requête de son père au roi juste avant sa mort que Talleyrand devint évêque en 1789 à l’âge de 35 ans. C’était son oncle paternel Alexandre-Angélique, qui était cardinal et archevêque, qui le fit agent général du clergé et, par conséquent, a mis sa carrière en marche. La mère de Churchill, née Jennie Jerome, était celle qui put aider le jeune Churchill à obtenir des nominations militaires pas le biais de ses contacts sociaux (l’Afghanistan 1897, le Soudan 1898, la Guerre des Boers 1899) qui lui donnèrent la gloire et la renommée et qui le firent membre du Parlement d’Angleterre en 1900 à l’âge de 26 ans seulement.

Talleyrand en 1795, presque Ministre.
Il avait 40 ans.
Miniature de Marie-Louis Sicard, famille
Palewski. Akg images 1FK-208-A1795-1
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Churchill en 1904 comme membre du Parlement.
Il avait 30 ans.
Photo, propriété privée
Bridgeman Art Library XJF 368415
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Talleyrand et Churchill se voyaient tous deux comme des autodidactes, qui ont pu atteindre ces hautes positions malgré des handicaps prononcés et un parcours scolaire médiocre. Talleyrand est né avec un pied-bot et avait besoin de l’appui d’une canne toute sa vie ; on l’appelait plus tard « le diable boiteux ». Ce handicap ne l’a pas freiné ni dans sa carrière ni dans ses relations avec les femmes. Churchill avait des graves problèmes de diction, il balbutait et blésait. Mais il a maîtrisé les problèmes d’élocution et devint le plus grand orateur de son temps.
Talleyrand se concevait comme autodidacte malgré le fait qu’il ait été un élève de la plus grande école de France, le Collège d’Harcourt, où il avait son propre précepteur. Quant à Churchill, il plaisante dans son livre sur sa jeunesse en évoquant ses pauvres résultats à l’école et sa solitude imposée. Néanmoins, il a reçu la plus haute récompense de l’école pour sa récitation de 1 500 lignes de « Lays of Ancient Rome » de Thomas Babington Macauley. Il était aussi le champion d’escrime de son école, Harrow, ainsi que le membre dominant du club de tir. Plus tard, en tant que jeune sous-lieutenant, il conduirait l’équipe de polo de son régiment aux Indes à la victoire avec son entêtement et sa personnalité marquante.
Les deux hommes ont préconisé une politique plutôt pacifique. L’expression Churchillienne ”jaw, jaw, jaw is better than war, war, war” (le bavardage vaut mieux que la guerre) caractérise bien son attitude. Talleyrand a rompu avec Napoléon quand il fut évident que celui-ci n’avait aucune intention d’utiliser ses grandes victoires à Austerlitz (1805), Jena (1806) ou Friedland (1807) pour établir la paix en Europe mais qu’il était toujours nourri de nouvelles perspectives d’expansion. Ces attitudes ne les ont pas empêché de défendre les intérêts nationaux de leurs pays respectifs quand c’était nécessaire. Churchill pensait que l’empire britannique était d’un ordre naturel qui était de bon gré pour les peuples colonisés, surtout dans les Indes. Il voyait la dissolution de l’empire en 1947 comme une catastrophe absolue. Pour Talleyrand, les frontières naturelles de la France étaient celles de 1792 après les premières guerres de la révolution: les Pyrenées, les Alpes, et le Rhin. Il a obtenu tout cela par les Alliés dans la paix de 1814. Il a préféré démissionner de son poste de premier ministre en 1815 plutôt que de signer la nouvelle paix après les « Cent jours » où la France était ramenée aux frontières de 1790 et avait perdu la Savoie, la Belgique et les territoires germanophones sur la rive gauche du Rhin (Sarrebruck etc).
Les deux hommes d’État méritaient tous les deux le titre de « Père de l’Europe ». Les contributions de Talleyrand au Congrès de Vienne en 1814 n’étaient pas seulement de redonner à la France sa position légitime face aux pays les plus puissants de l’Europe mais aussi de construire des alliances pour une paix durable. Il a vu avec appréhension les ambitions croissantes de la Russie et de la Prusse et a essayé de les contrecarrer en formant un équilibre de pouvoir avec l’Autriche et l’Angleterre comme pièces de résistance « supportives » en harmonie avec la France. Lorsqu’il se rapprochait de ses 80 ans, ses contributions pour créer une Belgique libre en 1831 ainsi que la Quadruple-Alliance entre la France, l’Angleterre, L’Espagne et le Portugal en 1834 ont créé une génération de paix en Europe. En effet, l’alliance a réussi à mettre fin aux guerres intermittentes entre la France et l’Angleterre depuis les temps d’Éléonore d’Aquitaine. L’offre de Churchill en 1940 à la France concernant une union entre les deux pays aurait donné suite à cette alliance. Churchill était aussi dans son discours à l’université de Zurich en 1946 le premier (après Victor Hugo en 1849 !) à utiliser l’expression « États-Unis d’Europe » (même s’il projetait une Europe sans la participation de la Grande Bretagne !).
Tous les deux ont été perçus comme traîtres à leur classe par leurs familles et ont perdu un grand nombre d’amis à cause de leur opportunisme. Churchill est devenu ministre tôt parce qu’il a quitté son partie d’origine, les Conservateurs, pour rejoindre les Libéraux. Là il a réussi avec Lloyd George à abolir le pouvoir de la « House of Lords ». Sa famille a vu avec horreur qu’il était à la même époque la personne la plus à même de devenir duc de Marlborough compte tenu du fait que son cousin n’avait pas encore d’enfant. Il était dit de Talleyrand qu’il avait servi six maîtres et les avait tous trahis. Il avait juré 13 serments de fidélité et les avait tous rompus...
Dans leurs relations sociales, les deux hommes étaient aussi des âmes sœurs. Ils se trouvaient bien dans la vie mondaine, et appréciaient des longs dîners accompagnés de conversations prolongées. Fort heureusement, tous les deux n’avaient besoin que de quelques heures de repos. Au lieu de dormir, ils travaillaient et recevaient des visites officielles au chevet du lit, en compagnie du chien (Talleyrand) ou du chat (Churchill). Tous les deux considéraient qu’un bon repas était une nécessité dans la vie et ont employé les chefs les plus reconnus, comme Antonin Carême chez Talleyrand. Ils aimaient tous les deux le bon vin, Talleyrant était pendant quelques années le propriétaire du Château Haut Brion, un des vins les plus chers du monde. Après le dîner Churchill estimait un verre de cognac pendant que Talleyrand avait une prédilection pour un Madère sec. Une différence entre eux était cependant que Talleyrand était beaucoup plus sobre que Churchill. On ne pouvait l’accuser d’avoir pris des décisions « bien huilées » comme c’était le cas pour Churchill. (« well lubricated » est le terme utilisé par le dernier et meilleur biographe de Churchill, Roy Jenkins, dans son livre Churchill, A Biography, London : Penguin, 2002).
Leur passion pour la perfection culinaires et leur capacité de faire un bon mot est évidente dans ces citations bien connues. Churchill : ” Le champagne doit être frais, sec et de préférence gratuit, ”. Talleyrand : ” Le café doit être noir comme le diable, chaud comme l’enfer, pur comme un ange et doux comme l’amour ”.
Tous les deux étaient de l’opinion qu’il fallait bien que les dépenses déterminent le budget ; si des revenus manquaient, il fallait les trouver quelque part. Churchill a écrit une vingtaine de livres et profitait aussi du bon vouloir de ses amis riches. Talleyrand vivant dans une autre ère complétait ses revenus par des pots-de-vin importants et par la spéculation initiée (ce que nous appellerions aujourd’hui « insider trading »). Tous les deux aimaient la vie à la campagne et ont beaucoup dépensé pour leurs domaines le château Valençay pour Talleyrand et Chartwell Manor pour Churchill. C’était là qu’ils étaient à leur place, c’était là qu’ils entretenaient leurs hôtes avec la meilleure table et la meilleure conversation.

Château de Valençay, Bridgeman Art Library
XIR 249211
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Chartwell Manor, Bridgeman Art Library
USB 180299
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La seule véritable différence entre les deux était que Churchill était timide dans ses relations avec les femmes et totalement fidèle à sa femme ; il préférait des amis masculins. Talleyrand avait seulement un ou deux amis proches mais compensait cela par de nombreuses amies. Avec quelques exceptions (notamment sa femme Catherine), toutes ses ex-maîtresses sont restées ses meilleures amies à tout jamais. Elles étaient appelées son « vieux sérail » par la comtesse Anna Potocka, la maîtresse de son fils, Charles de Flahaut.
Une dernière similitude entre les deux hommes est que leurs œuvres ont été favorablement réexaminées avec le temps. On a réparé à Talleyrand le tort qui lui a été fait, ses contributions détrônant bien ses trahisons, voir les travaux de Jean Tulard et Emmanuel de Waresquiel. Churchill a été critiqué pour son entêtement concernant la conservation de l’Empire britannique et pour son incompétence en tant que Ministre des Finances. C’est seulement avec le livre de Roy Jenkins en 2002 qu’il reçoit finalement la position historique qu’il mérite, celui du plus grand Premier Ministre que la Grande-Bretagne ait jamais connu.
[1] Les plus récents sont : Eric Schell, Talleyrand en verve (Paris: Editions Horay, 2002); Richard M Langworth, Churchill by Himself (London: Random House, 2008). Veuillez voir aussi George Touzenis, Churchill, Citations (Paris : Éditions du Huitième Jour, 2010)
[2] Voir Talleyrand, Mémoires, tome I (Paris: Jean de Bonnot, 1891, 1967) ; Winston Churchill, My early life (London: Thornton Butterworth, 1930, 1990), en français comme Mes jeunes années (Paris : Tallandier, 2007).
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- En français : Mes jeunes années (Paris : Tallandier, 2007)
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